Friday, May 31, 2013

Séjour en Palestine 1 - le mur de l'apartheid

La première image que l'on voit lorsqu'on   arrive à Bethléem, c'est le mur. Pour citer Guy Delisle dans la BD "chroniques de Jérusalem" (à lire!) :
  Les touristes arrivent à Bethlehem avec cette image-ci dans la tête :
... et repartent avec celle-ci :

C'est absolument aberrant. Et personne ne dit ni ne fait rien.

Le mur
"Pour des raisons de sécurité", Israel construit un mur de béton de 8-12 mètres de hauteur sur environ 700 km de longueur autour de la Palestine (appelée West-Bank ici, puisqu'ils ne considèrent pas que la Palestine existe). À chaque 300 mètres environ, on retrouve des tours de tir "sniper" avec une vigile armée à l'intérieur. 

Le mur de séparation emprisonne les Palestiniens dans leur propre pays. Avec une carte d'identité palestinienne, tu n'as pas le droit de passer de l'autre côté du mur, à moins d'une permission spéciale. Les seuls qui peuvent se déplacer librement sont les citoyens de Jérusalem ou ceux qui ont une double nationalité, donc un passeport étranger. S'ils veulent sortir du pays, ces derniers pourrons passer par la Jordanie pour prendre un vol à partir de Amman. 

Check-point
Il sont littéralement emprisonnés chez eux. Pour passer de l'autre côté, il faut traverser des "check-point" militaires. C'est 100 fois pire qu'un poste frontalier... à l'intérieur même du pays. Il faut évidemment passer la sécurité (et être traité comme des chiens, même les touristes individuels (pas ceux en groupe organisé par des Tours israéliens) y passent). 
Check-point de Bethlehem

Dans mon cas, ne comprenant pas trop comment faire, je suis restée coincée dans la porte pivotante en métal. Le haut parleur au-dessus de ma tête s'est mis à crier "hey, hey you! What's your problem!" et à faire des bruits de sirène super fort à 4 pouces de ma tête. Puis j'ai entendu rire et la porte s'est enclenchée. J'ai pu passer. À ce jour, je ne sais pas si c'est vraiment moi qui ne savais pas comment faire, ou s'il l'ont fait exprès pour me bloquer à l'intérieur... Juste pour m'écoeurer. Je prends l'option 2...

En sortant du check-point, je me sentais humiliée... Et je pensais à ces gens qui, chez-eux, sont contraints de se taper le check-point quotidiennement pour aller travailler ou aller voir de la famille. J'étais bouleversée.

Il y a en Palestine, 93 check points militaires et 533 postes militaires routiers entre les villes palestiniennes (source: Alternative Tourist group). Il faut parfois attendre des heures avant de pouvoir passer... Et ils peuvent décider de simplement fermer le check-point... Tu passeras une autre fois.

Selon Amnistie internationale, entre 2000 et 2006, 112 personnes ont été tuées à des check-points et 69 femmes ont donné naissance en attendant. 5 sont mortes et 35 bébés sont mort-nés. Mais ces statistiques sont vieilles... ça a probablement doublé depuis. 

...Et la communauté internationale reste muette.

Éroder le territoire
En plus de priver les gens de libre circulation, le mur se construit également de façon à séparer les gens à l'intérieur même de ses limites. Selon l'UNRWA (mission des nations unies qui travailleauprès  des réfugiés en Palestine) 80% du tracé du mur est effectué à l'intérieur du territoire Palestinien et en gruge de bonnes parties (J'en parlerai plus dans un prochain texte sur la colonisation). 

Le mur passe donc en plein coeur de certaines communauté et leur coupe carrément l'accès à leurs terres cultivables. Dans d'autres cas, il passe au centre d'une municipalité et la sépare en deux. Donc, si ta famille habitait dans le quartier voisin, à 5 minutes de chez vous, ça peut prendre des heures pour contourner le mur afin d'aller leur rendre visite. Il y a même des maisons qui sont carrément entourées par le mur... 

En arrivant à Bethlehem, j'ai rencontré une famille qui était dans cette situation là. Leurs fenêtres n'ont plus qu'une vue sur le mur, sur 3 côtés de la maison. Le reste de la famille habite juste en face... de l'autre côté du mur.

Ainsi, le mur est en train, subtilement, de gruger 47% du territoire palestinien, incluant Jérusalem-Est.

... Et personne ne fait rien.

Le musée du mur (Wall museum)
Sur le mur de Bethlehem, en plus des tonnes de grafitis que l'on y retrouve, un groupe de femmes à décidé d'apposer d'énormes bannières évoquant des faits vécus dans ce contexte d'invasion militaire. Elles appellent ça le Wall museum. 
De cette manière, elles espèrent sensibiliser les gens à leur situation et à leur cause, car elle garde espoir. Elles sont convaincues que le mur sera retiré... Grâce à la pression internationale.

La loi internationale condamne le mur. Selon la cour internationale de justice, Israel serait dans l'obligation de retirer le mur et de réparer les dommages causés par celui-ci. Cette sentence date de 2004... 

Personne ne fait rien. Au contraire, la communauté internationale -dont le Canada-, à travers son aide militaire à Israel, aide plutôt à financer le mur.

En ne disant rien, en ne faisant rien, nous endossons cette réalité et contribuons, nous aussi, au mur de l'apartheid. 

Tuesday, May 28, 2013

4000 ans d'histoire... En quelques lignes

Jérusalem est fascinante.
Ironie du destin: Jérusalem (Yeroushalayim) signifie en hébreu "ville de paix", et pourtant elle n'a cessée d'être détruite et reconstruite avec ses propres pierres au cours de ses quelques 4000 ans d'histoire. 

Ce qui est impressionnant lorsqu'on se balade dans la vieille ville, c'est de constater l'histoire qu'ont connue les pierres des petites rues sur lesquelles nous marchons! 
Scène du marché (souk) de la vieille ville. Remarquer les pierres de la rue. 

Mais pourquoi a-t-elle été si convoitée? Elle n'a ni or, ni pétrole. Aucun fleuve ne la dessert, ni de route commerciale ancienne ne la traverse. Et pourtant elle fut longtemps considérée comme le nombril du monde. Est-ce simplement par qu'elle est considérée la ville "Sainte" par les trois grandes religions monothéistes?

Voici donc une petite leçon d'histoire pour les "ignares" qui, comme moi, ne connaissent pas trop leur histoire sainte... ;-)

Fondation : Dieu
Tout aurait commencé quand Dieu aurait demandé à Abraham de tuer son fils Isaac sur le mont Moryah à Jérusalem en 2000 avant JC. Cependant, il faudra attendre l'an 1000 avant JC pour que le roi David  élise Jérusalem comme étant la capitale du royaume uni d'Israel, le centre religieux du peuple juif. 

Donc... les juifs étaient là en "premier"... (J'essaie de comprendre l'histoire, là...)  

C'est son fils, Salomon, qui construisit le premier temple sur le mont Moryah... (À l'endroit où se trouve l'actuel esplanade des mosquées et le Dôme of the rock; voir photos plus bas)
Puis, Nabuchodonor, roi des babyloniens (d'Irak) détruisit le premier temple. Les juifs en construisirent un deuxième sur le même site (en -550 AC). 

Puis vint le tour des Grecs, des égyptiens et des syriens de prendre la ville. Ensuite les juifs reprennent la ville en -164 et consacrent à nouveau le temple.

La paix enfin? non.

En -63 c'est au tour des romains de s'emparer de la cité... Puis vint Jésus et l'histoire que l'on connaît. (Mais Jésus ne serait venu que 5 fois à Jérusalem... Voulez vous bien me dire comment ils savent ça? Enfin...) Mais il y meurt crucifié un vendredi 13 avril, de l'an 33...

Puis, une nouvelle guerre chasse les juifs de Jérusalem qui commencent à se disperser dans le bassin méditerranéen. C'est le début de la diaspora juive. 

Au 4e siècle, les romains -alors chrétiens- reprennent Jérusalem pour y retrouver les lieux de la passion du christ. Ils y bâtissent alors la basilique du Saint-Sépulcre. Là où je suis allée... ;-)
Enfin, à partir du 7e siècle, l'empire Byzantin (islamiste) s'installe et chasse les chrétiens. Ils y cronstruisent le Dôme du rocher à l'emplacement même de l'ancien temple de Salomon (un peu baveux quand même... Mais c'est magnifique!)


Puis vint l'époque des croisades où les européens, pour libérer Jérusalem de l'occupation musulmane, massacrent la presque totalité des 40 000 habitants, juifs et musulmans, de la ville.

Pas trop étourdis? Je continue.

La plus importante ère de conquête fût ensuite celle des Turc, l'empire Ottoman (1517-1917). Soliman le magnifique refit construire les muraille de l'actuelle vieille ville en 1537. Ainsi, dans l'histoire "récente", ce sont les musulmans qui occupaient le territoire. 

Il faut attendre l'arrivé du sionisme, à la fin du 19e siècle pour voir la ville retrouver une certaine prospérité. Des juifs du monde entier retournent à Jérusalem. 

En 1917, les turcs abandonnent Jérusalem aux Britanniques après de rudes combats. La société des nations confie alors le mandat de la Palestine à la Grande Bretagne.
S'ensuit évidemment de violents affrontements entre Juifs et Arabes. 

En 1948, L'Angleterre se retire et l'ONU adopte une résolution prévoyant le partage de la Palestine en 2 territoires, l'un juif, l'autre arabe. Ce que les Arabes rejettent en bloc.

Au lendemain, la guerre éclate... Inutile de dire que ce n'est toujours pas réglé... et on peut quand même comprendre un peu pourquoi... Peu d'endroits peuvent se vanter d'avoir un passé aussi complexe!

J'ai bien aimé lire sur l'histoire et parcourir la vieille ville avec ces données là en tête afin de bien m'en imprégner avant d'entrer en territoire occupé et de franchir le fameux mur. 

C'est pourquoi je vous en ai fait un -très bref- résumé... afin que vous soyez un peu sur la même longueur d'ondes que moi lorsque viendra le temps de réfléchir sur la situation actuelle.

Je poursuivrai donc, dans les prochains textes, à vous relater mes rencontres et aventures en y insérant des données sur la situation actuelle... 

Merci à ceux qui prennent le temps de me lire! J'espère ne pas trop vous ennuyer! ;-) 

Prochainement dans ce blog : Bethlehem, le mur, la Palestine (territoires occupés), Ramallah, Mer morte, et autres surprises! ;-)

Vivre à Jérusalem: de Mea She'arim au quartier chrétien

 Après avoir passé une première nuit à Jérusalem dans une maison située à Mea She'arim, le quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, je me trouve actuellement dans un charmant petit appartement situé au coeur du quartier chrétien de la vieille ville, chez une jeune Australienne qui travaille pour la mission de l'ONU en Palestine. Génial! Je vous ai dit à quel point j'aimais le "couchsurfing"? ;-)

Cela dit, la jeune fille qui m'accueillait à Mea She'arim n'était pas pratiquante... Originaire de cet endroit, elle vit actuellement en Indiana au États-Unis. Elle y était installée pour passer l'été dans sa famille. C'était assez impressionnant d'être là-bas... comme un énorme Outremont... peuplé entièrement de "boudins". Désolée, je n'ai pas osé prendre de photos... par respect.

Cependant, d'être installée dans ce monde si rigide en compagnie d'une jeune "moderne" et décontractée, c'était vraiment chouette. Nous sommes allées manger dans un bon resto, suivi d'une bière dans un pub irlandais (!) et d'un drink (genre de Mojito menthe-citron avec un alcool que je ne connais pas) dans un petit bar "undergroud" en plein coeur du marché public du nouveau Jérusalem. Haha! Je ne m'attendais pas à ça en "ville sainte"! Enfin...
Avec Keren, au resto de Hummous
Bière israélienne. La Goldstar

En revanche, c'est une toute autre ambiance chez Anita, l'Australienne. Nous avons plutôt causé de sujets beaucoup plus sérieux, mais drôlement intéressants! Elle est vraiment sympathique... et me permet de rester chez elle aussi longtemps que je le désire! Yé! Elle m'en apprend beaucoup sur la situation en Palestine. Une vraie perle rare!

Et c'est vraiment cool d'avoir un petit appart au coeur de la vieille ville! Il y a des cloches qui sonnent à tout moment. Fait étrange, ici on entend on entend pas du tout le muezzin... Que les cloches! ;-)
La porte de l'appart au fond d'une cour intérieure dans le quartier chrétien

Cependant, Anita travaille de 7h30 à 19h... Je crois que je vais donc en profiter pour faire des "day trip" dans les villes palestiniennes des alentours comme Bethlehem et Hebron, et revenir dormir dans la chaumière de Anita afin de discuter de ce que j'aurai vu. Ça me semble être un plan parfait! 

Samedi je suis attendue à Ramallah. Je crois bien que je vais donc rester un peu dans le coin de Jérusalem d'ici là... ;-)

Note: En passant, on appelle le réseau Couch surfing (surfer sur des divans), mais honnêtement, je n'ai pas encore dormi sur un divan! On m'a toujours offert un lit! ;-)

Ça y est. Je suis allée voir Jésus

Aujourd'hui j'ai été en contact avec Jésus. Le vrai. J'ai marché sur la pierre ou il a été crucifié. J'ai touché à la croix. Je suis entrée dans son tombeau et j'ai touché à sa tombe. 
Le tombeau du crist
Sa tombe a l'intérieur
Des croix disponibles que l'on peut emprunter si on désire suivre le trajet des stations de Jésus avec une croix sur le dos... Désolée je ne me suis pas prêtée au jeu... ;)

Toute l'histoire religieuse qui a marqué notre enfance de petit québécois à refait surface. Tous ces cantiques que nous avons appris se matérialisaient. 
Je ne suis certes pas religieuse, vous le savez, mais c'est tout de même impressionnant. J'étais fascinée! 
Ceux qui me connaissent seront surpris d'apprendre que je sois allée visiter tous ces endroits. Pas pour l'aspect religieux, mais bien parce que normalement cela implique d'attendre en file durant des heures durant à travers des ordres de touristes. Et ça, je ne supporte pas. 
J'ai eu la chance de visiter le Saint-Sépulcre, principal lieu saint des chrétiens du monde entier, grâce à Fadi... Et à mon éternelle sociabilité !
Fadi, c'est un palestinien chrétien (eh oui! Yen a!) qui tenait une petite boutique près de l'entrée du Saint-Sépulcre. (Notez que j'ignorais qu'il s'agissait d'une entrée de l'église... Piètre touriste perdue que je suis!) je me suis mise à jaser avec lui et à déconner sur toutes sortes de sujets. Je l'ai aidé à installer son kiosque et il m'a offert le thé. Nous avons parlé.  Quand il s'est rendu compte que je ne savais même pas que le lieu Saint était à côté, il n'en revenait pas et il m'a inviter à le suivre. 
C'était génial. Il en connaissait tous les recoins. Il connaissait les raccourcis, les petits passages secrets et même les prêtes orthodoxes qui gèrent l'affluence touristique (et ramasse le cash!). 
Il m'a fait passer partout. Je n'ai attendu dans aucune file! Ici, ceux qui me connaissent me reconnaîtront!! ;-)
Merci Fadi! Voyez... C'est payant de faire confiance aux gens et de prendre le temps de leur parler surtout. 
Fadi
Fadi est natif de Jerusalem. Il vient de sortir de prison. Il avait été enfermé durant 7 ans pour s'être battu contre des policiers. Il doit avoir ses tords, c'est certain... Mais la, il a décidé de se reprendre en mains... De ne plus se fâcher contre la police... Mais il dit que ce n'est pas facile! 

Monday, May 27, 2013

Premiers pas en ville Sainte

Je ne suis arrivée qu'en fin d'après-midi à Jérusalem. Je n'ai donc pas eu le temps de bien m'imprégner de l'ambiance de la ville sainte. Je suis néanmoins allée faire une petite incursion dans la vieille ville, mais c'est demain que j'y passerai la journée. J'ai tout de même eu l'occasion d'aller au mur des lamentations (lieu sacré pour les juifs) durant la prière et, une heure après, j'ai entendu l'appel à la prière du muezzin du "Dome of the rock", la magnifique mosquée qui symbolise la vieille ville de Jérusalem. Il ne manquaient que les cloches du Saint-Sépulcre pour que les trois religions qui cohabitent au coeur de cette ville exceptionnelle, ne se soient fait entendre.

Mais je serai en mesure de vous en conter plus demain. D'ici là, je vous laisse tout de même sur quelques images...
La porte de Jaffa. Une des entrées dans l'enceinte de la vieille ville de Jérusalem.
The dôme of the rock, vu d'un toit voisin au coucher du soleil.
Les hommes juifs lors de la prière aux abords du mur des lamentations.
Les femmes prient du côté du mur qui leur est réservé. Il y a un grand panneau noir qui sépare les deux côtés du mur. Dans les fissures de la roche, elles placent des prières inscritent sur des petits bouts de papier.
Premier repas traditionnel que je mange depuis mon arrivée! De l'hummous apprêté de façon israélienne. Dans des bols avec des "topping" de légumes grillés et du pain. Délicieux!
Ma première image de Jérusalem en arrivant dans la ville... Pas tout à fait l'image que j'avais en tête lorsque j'imaginais la "ville Sainte"!



Aujourd'hui j'ai appris...

Qu'Israel est pauvre économiquement
Eh ben! Vous me voyez surprise... Avec tous ces édifices et ces routes en construction... 

Que le déficit entre la production et la consommation était énorme... Le pays possède très peu de matières premières

Cependant, les Israéliens sont très imaginatifs. Le pays peut compter sur un grand nombre d'intellectuels. Par exemple, ils ont inventé une méthode d'irrigation exceptionnelle pour transformer le désert en terre fertile. Si une grande partie de l'eau est obtenue par dessalement, ils puisent néanmoins énormément d'eau du Jourdain ce qui comporte certains risques comme l'assèchement graduel de la mer morte.  

Cela explique pourquoi, à mon grand étonnement, les terres traditionnellement arides qui caractérisent cette région du monde étaient si vertes! Principalement recouvertes de vignes et de potagers.  On m'a dit que partout où il y avait du vert, il y avait un boyau noir sur le sol pour l'eau. 
Cependant, il paraît qu'ils exportent la plupart de leurs cultures... Qu'il est difficile de trouver des produits frais locaux... Comme dans les pays en développement... 

 Aide américaine
Mais c'est surtout grâce à l'aide du gouvernement américain et, dans une moindre mesure,  à l'argent envoyée par la diaspora juive, que le pays s'en sort. 

Ceci, sans compter les 3 milliards de dollars annuel d'aide militaire fournis par le gouvernement américain, qu'il soit démocrate ou républicain. Pas surprenant que le pays puisse allouer 6,5% de son PIB en dépenses militaires... 

Chaque israélien doit faire son service militaire de 3 ans. Tout le monde y passe. Filles, garçon, vieux, jeune. Un passage obligé pour obtenir -ou conserver- la citoyenneté. On ne s'étonnera donc pas de voir des militaires partout. 

Curiosité...
Il y a, à tout moment sur le bord de l'autoroute, des carcasses de vieux véhicules militaires en guise de "décoration" ou de monument... pour se souvenir, j'imagine...

Fait cocasse
J'ai trouvé plutôt cocasse le fait que les gens d'ici soient aussi surpris que les gens de chez nous que je choisisse de venir visiter le pays... Comme simple touriste, pour le fun... Ils ne comprennent pas! Ne voient pas l'intérêt lorsqu'il ne s'agit pas d'un pèlerinage. Vous avez au moins ça en commun! ;-)

Retour sur le cochon...
Il me semblait qu'il était illégal d'élever des cochons sur la terre sainte... Je me suis donc informée sur le fameux porc israélien. Il s'avère que ce dernier est élevé sur une plateforme surélevée sur pilotis pour ne pas toucher le saint sol. Une manière originale de contourner la loi... ;-)

Sunday, May 26, 2013

Quitter la bulle...

À Tel-Aviv mon hôte était un jeune homme trippant, cultivé, ouvert d'esprit et plutôt nonchalant...  Comme bien des jeunes artistes, il était cynique -quoique très drôle- et plutôt critique par rapport à la société... la sienne en particulier.

Il n'aimait pas parler de politique, nous en avons donc très peu discuté. Tout ce qu'il m'a dit c'est que dans ce pays le conflit est si complexe qu'il ne se règlera jamais. Bon... J'ai tendance à le croire lorsque tout cool et jovial qu'il est, son regard change lorsqu'il s'agit de "l'autre côté"... Il devient sombre et sérieux. Il me dit que je ne dois pas aller là-bas, que c'est dangereux, que je ne VEUX pas aller là-bas.

En fait, il n'y est jamais allé, sauf pendant son service militaire... en tank. Il dit n'avoir aucun intérêt à aller là-bas. En même temps je le comprends... il ne doit pas y être le bienvenu, aussi cool soit-il.

Je me suis rendue compte, en jasant avec différents jeunes israéliens que même s'ils le souhaitaient, ils ne pourraient même pas y aller. Ils ne les laisseront pas entrer... À moins de posséder un autre passeport que celui d'Israel... C'est grave quand même. Être enclavé dans son propre pays. Peut-être que s'ils avaient la chance de se connaître, d'un bord comme de l'autre, ils arriveraient à mieux s'entendre... qui sait. Ou bien je suis simplement encore trop naïve.

Enfin, c'est aujourd'hui que je traverse. Que je vais constater de mes propres yeux. Je quitte la bulle... Aller, je me lance dans l'autre monde.

Jour 2 dans la bulle

Afin de sortir un peu de la bulle et de plonger dans l'histoire -qui est quand même un des objectifs principaux de ma venue en ces lieux anciens- je suis allée explorer (en bixi) les remparts de Jaffa, l'un des plus vieux ports du monde (plus de 4000 ans d'histoire). Jaffa, c'est comme le vieux Tel-Aviv... qui existait bien longtemps avant que la jeune ville ne soit fondée. 

Du haut de son promontoire qui domine la mer, Jaffa semble embrasser Tel-Aviv de son regard bienveillant... surtout au coucher du soleil alors que les pierres beiges de la ville s'empourprent. 

Mais aujourd'hui, Jaffa, qui signifie "belle" en hébreu, est assaillie par les touristes... comme le sont les vieux quartiers de ce monde, me direz vous. Et bien oui. Je ne me suis malheureusement pas endurée plus de 2 heures entre ses murs. Moi qui a horreur des troupeaux de touristes. 

Mais il valait tout de même la peine d'en apprendre sur son histoire.

Jaffa a d'abord été sous domination égyptienne avant de connaître une série d'invasions. 

Selon la Bible, c'est là que Jonas à pris la fuite après avoir désobéi à Dieu... et avant d'être avalé par une grosse baleine!

Sous le règne de l'empire Ottoman, au XVIIIe siècle, Jaffa connait une période calme jusqu'à ce qu'un certain Napoléon Bonaparte débarque avec ses troupes et saccage une importante partie de Jaffa et y massacre des milliers de turcs.Fait étrange, une statuette de Napoléon nous accueille à notre arrivée sur la place de Jaffa.

Jaffa est donc passée sous les armes des Romains (qui en ont fait don à Cléopâtre), des byzantins, des arabes pour être finalement annexée, en 1950 à la ville israélienne de Tel-Aviv. C'est pourquoi on retrouve en ses murs des églises qui côtoient des mosquées et des synagogues. 

Back in the buble
Après cette incursion dans le passé, je suis retournée, toujours en "bixi", dans le nouveau Tel-Aviv... fondée en 1909. C'est tellement moderne et ouvert d'esprit! 

À Tel-Aviv se côtoient tous les marginaux, les artistes, les guay et les excentriques que possède Israel. À ce qu'on me dit, il y a très peu de gens originaires de Tel-Aviv. La plupart y ont migré. Par choix. Ce qui en fait une ville unique en sont genre. Il y a autant d'animation la nuit que le jour... et la culture y est prédominante :  théâtres, musées, danse, opéras, etc... 
Vous conviendrez sûrement que la ville n'est pas particulièrement belle, mais elle m'a semblé accueillante et, étrangement, si j'en avais l'occasion, je crois que je m'y établirait un certain temps. Désolée papa!! 

Après ma longue balade de vélo autour de la ville, je suis allée courir sur l'esplanade qui longe la plage. Génial! Ensuite, comme j'avais très chaud (il fait 28 en ce moment ici), je me suis lancée dans la mer méditerranéenne et je me suis laissée porter par les vagues. 
Qui a dit que je ne serais pas en vacances ici...?? ;-)

Souper en famille
Ce soir je suis allée souper chez le 
père de Erez, mon hôte. Un concepteur de scène qui travaille au quatre coins du globe. Nous avons mangé du thaï, suivi de fromages français et italiens, accompagné de vin israélien.

Partiellement d'origine française, il m'a surpris en m'indiquant que le vin Israélien était parmi les meilleurs vins du monde et gagnait, depuis quelques années, les grands concours de Bordeaux. Il m'a fait goûter et c'était effectivement très bon. J'en rapporterai!

Il m'a doublement surpris lorsqu'il clamait qu'un des meilleurs porcs au monde était israélien et que leur jambon gagnait des concours en Allemagne... Ben là! Vous ne mangez même pas de porc!, que je lui réponds... Il m'a dit de ne pas être naïve et que c'était seulement les pratiquants qui ne mangeaient pas de porc! À Tel Aviv on trouve du porc dans toutes les grandes épiceries... j'ai vérifié... c'est bien vrai! Ne me reste plus qu'à vérifier si est si bon que ça! Ben coudonc...

Enfin, je quitterai demain la ville libre pour aller en ville Sainte. J'imagine que les moeurs seront passablement différentes.
À suivre!

Saturday, May 25, 2013

Jour 1 : Dans une bulle

Tel-Aviv est une bulle. 
En fait c'est ce que les gens d'ici disent.
La ville n'a rien à voir avec le reste du pays. C'est libre, décontracté, moderne. En fait, ça pourrait se comparer à toute grande ville européenne ou américaine. 
En plus, j'ai eu la chance de tomber sur un "divan" de choix! 

Erez, un jeune artiste, comédien, originaire de Tel-Aviv, fort sympathique! Après une balade sur le bord de la mer, il m'a amené voir un spectacle de danse contemporaine suivi d'un "pot" avec ses amis! Une belle gang de joyeux lurons! C'était vraiment génial! Je n'aurais pas pu espérer mieux comme première journée!


Le couchsurfing est la meilleure invention qui soit!
Demain, je partirai à la découverte de la ville à vélo (genre de bixi)... Vieille ville de Jafa, quartier Bauhaus, centre-ville moderne. 
Bref, premier coup de coeur pour Tel-Aviv... cette bulle libertine au centre d'un monde traditionaliste.

Friday, May 24, 2013

Une bonne étoile.

Je ne sais pas s'il s'agit de l'étoile de Bethlehem ou celle de David, mais disons que je commence mon vol sous une bonne étoile. 
En arrivant à l'aéroport de Montréal à 11h30 ce matin pour attraper mon vol de 13h, le commis au comptoir d'Air Canada m'a annoncé que je ne pouvais pas partir parce que mon passeport devait être valide plus de 6 mois après mon voyage. Ce n'était pas le cas. Il expirait en octobre! Impossible m'a-t-il dit. Je lui ai demandé des pistes de solution: Annuler le voyage ou changer de destination... Ou: réussir à renouveler mon passeport en 2 heures afin d'attraper le vol de 15 h vers Toronto qui me permettrait de prendre mon vol pour Tel-Aviv comme prévu. J'ai choisi l'option 3... 
Contre toute attente, ce qui semblait de l'ordre de l'infaisable à 12h était chose faite à 14h !! J'ai réussi, par un miracle quelconque, à sauter dans un taxi jusqu'au bureau des passeports de Ville Saint-Laurent, à obtenir la compassion (!) et le soutien des fonctionnaires fédéraux et à retourner, en zigzaguant dans le trafic montréalais jusqu'à l'aéroport. 
Merci à mes parents qui m'ont accompagné dans cette aventure assez stressante merci! Même si, au retour, il m'a indiqué qu'il ne pouvait pas croire qu'il avait fait tout ça pour "m'envoyer en Israël"!! Contre son gré... Je t'en dois une papa!
Alors voilà. Ça y est. J'écris ces lignes bien installée à la porte E-70 de l'aéroport Pearson de Toronto, juste devant mon avion. 
Tiens on nous appelle. L'embarquement va commencer. 
Prochain texte en Israël! 

Wednesday, May 22, 2013

Plus qu'un jour avant le départ...

Ça y est, je réalise un rêve.
Le rêve de me retrouver au cœur de cette terre riche de 5000 ans d'histoire, mais pourtant toujours aussi d'actualité.
Depuis que j'ai lu la bande dessinée "Palestine" de Joe Sacco en 1998 (merci François Meloche!), ma curiosité pour cette terre en perpétuel conflit n'a cessé de croître. C'est pourquoi j'ai décidé de m'offrir enfin cette incursion en "terre-sainte". Pas pour l'aspect religieux ou spirituel, pas pour suivre les traces de Jésus (même si je compte bien visiter ces lieux tout de même!), mais bien pour rencontrer les gens qui peuplent ce territoire aujourd'hui.
Je me suis promis d'écouter et de faire preuve d'ouverture, d'un côté du mur comme de l'autre, et de ne pas m'immiscer personnellement dans ce conflit beaucoup trop complexe pour moi. Ici, mon opinion ne compte pas et je me garderai de la partager. Ce n'est pas ma guerre.
Dans ce blog de voyage, je souhaite surtout vous partager mes impression sur ce que j'aurai le plaisir -ou l'horreur!- de voir, de découvrir, d'entendre. Une sorte de récit de voyage.
Bonne lecture!